JOURNAL DU VENDREDI 26 AOÛT 2016 : SOCIÉTÉ / LE BURKINI VOLE LA VEDETTE

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Journal du Vendredi 26 août 2016

Société / Le burkini vole la vedette

 

En ce weekend des grands retours de vacances impossible de passer à côté du tube de l’été : le burkini ! Depuis 2 semaines, c’est le sujet qui tourne en boucle sur les ondes et les petits écrans. L’actualité semble désormais se résumer à une tenue de plage et malgré la portée mineure de la chose, les politiques semblent prêts à s’entretuer sur le sujet. Il est vrai que le débat a un mérite… il parasite totalement le reste de l’actualité et masque ainsi les réalités autrement plus importantes… Alexandre Rivet

 

Un bout de tissu et des semaines de polémiques ! Impossible de passer à côté du sujet chaud de l’été : le burkini, cette tenue de plage islamique, mélange entre le maillot de bain et la combinaison de plongée. Dans le contexte post-attentat avec Nice et l’exécution du père Hamel, le port de signes religieux musulmans provoque l’hostilité générale des Français et suscite une réelle inquiétude dans la population.

Pour faire face à la prolifération de la tenue dont l’utilisation très récente peut facilement être apparenté à une provocation ou tout au moins à une revendication identitaire, une trentaine de mairies a pris des arrêtés interdisant de porter le burkini.

Une interdiction qui a largement divisé à gauche puisque le premier ministre Manuel Valls a annoncé soutenir ces mesures alors que son ministre de l’éducation s’y est formellement opposé ! Les débats qui entourent la polémique sont symptomatiques du tiraillement idéologique de la bienpensance de gauche qui ne sait plus choisir entre féminisme et clientélisme à l’égard de l’électorat musulman.

L’affaire du burkini a même créé l’émoi quand un cliché montrait une femme musulmane verbalisée sur la plage par des fonctionnaires de police… Problème, de l’aveu même du fondateur de SOS Racisme, Julien Dray, cette affaire a été montée de toute pièce puisque le photographe, très bien équipé, attendait patiemment les forces de l’ordre pour immortaliser la scène.

L’obsession médiatique qui entoure ce phénomène pourtant marginal permet en tout cas de ne plus évoquer les problèmes autrement plus important pour les Français : le chômage, la rentrée des classes qui s’annonce financièrement très délicate pour de nombreux foyers, mais aussi la crise migratoire qui atteint des sommets avec plus de 7 000 clandestins à Calais avec les violences que cela implique pour les habitants.

D’un sujet médiatique, le burkini est devenu une affaire d’Etat. A l’initiative des officines dites antiracistes, en l’occurrence la Ligue des Droits de l’Homme et le Comité Contre l’Islamophobie en France, les arrêtés municipaux sont désormais contestés. Le tribunal administratif de Nice a d’abord validé un arrêté municipal anti-burkini et aujourd’hui c’est le Conseil d’Etat, plus haute juridiction de l’ordre administratif, qui était appelé à se prononcer sur la décision du juge niçois…

 

Ce qui est sure, c’est que dans un mois cette histoire du burkini sera enterré avec l’arrivée de l’automne, en revanche la menace islamiste, elle, sera toujours bien présente…

 

En milieu d’après-midi, le Conseil d’Etat a finalement décidé de suspendre l’arrêté anti-burkini de Villeneuve Loubet. Les Sages ont donc considéré qu’il n’y avait pas de “trouble à l’ordre public” après que l’avocat de la Ligue des Droits de l’Homme leur a demandé de rendre un jugement en dehors de toute polémique politique. Nul doute que cette décision fera jurisprudence. Reste à savoir si le “cas du burkini” s’en tiendra là, ou si les élus continueront d’en faire une affaire … d’Etat.

 

International / Pour la Maison Blanche, tous les coups sont permis

 

La présidentielle américaine est décidément haletante. Après une primaire à rebondissements, la course à la Maison Blanche semble semée d’embûches pour les deux candidats principaux. Floriane Jeannin.

 

Le mois d’août a été difficile pour le candidat républicain. Les attaques de l’”establishment” contre Donald Trump se sont intensifiées et l’écart dans les sondages s’est creusé jusqu’à dépasser les 10 points de différence. Son épouse, Melania Trump, a d’abord été prise pour cible. Tantôt sur des clichés où elle apparaissait dévêtue, tantôt pour des suspicions de mensonges quant à son arrivée aux Etats-Unis. Les opposants n’ont pas hésité à considérer qu’elle était entrée illégalement sur le territoire… raillant cette situation en contradiction totale avec le programme politique de Donald Trump, très hostile à l’immigration.

Dans la même veine, Hillary Clinton avait réussi un bon coup en invitant à sa tribune le père d’un soldat tué en Irak. De confession musulmane, la famille s’était présentée comme patriote et fière d’avoir aidé les Etats-Unis par l’action de leur fils, engagé dans l’armée. Le père du soldat n’avait pas hésité à attaquer violemment les propos de Donald Trump, lequel avait répondu sans finesse… En effet, le candidat trublion avait commenté l’intervention de la famille Khan en s’interrogeant sur le fait que la mère du soldat, vêtue d’un voile islamique, n’avait peut-être pas le droit à la parole. En difficulté avec ces affaires consécutives et la volonté d’Hillary Clinton de tout faire pour l’enfermer dans l’extrême-droite américaine, Donald Trump avait dû ensuite essuyer une rumeur quant à son attitude hostile avec un bébé pleurant pendant un de ses meetings.

L’enchaînement des attaques contre le candidat Républicain l’a donc bel et bien mis en difficulté. Alors que ses probabilités de victoire avaient dépassées celles d’Hillary Clinton fin juillet, elles se sont effondrées durant l’été.

Mais le milliardaire a plus d’un tour dans son sac. Après avoir changé d’équipe de campagne, il s’est prêté à quelques concessions. Il fera désormais ses discours sur un prompteur pour éviter les saillies spontanées et souvent difficiles à maîtriser. De même, Donald Trump a accepté de tempérer son discours pour ouvrir son électorat. Il concentrera la majeure partie de ses attaques contre Hillary Clinton, comme à son habitude… et cela pourrait bien payer.

En effet, après les diverses révélations de Wikileaks quant à la candidate démocrate, l’ancienne première dame a aussi son lot de difficultés à surmonter. Figure de l’hyperclasse, ses négligences répétées en matière de sécurité de ses emails peuvent lui coûter cher… D’autant que ses conversations ont été révélées par Wikileaks et qu’elles sont loin de rendre sympathique la pouliche de Barack Obama. Railleries envers plusieurs chefs d’Etat, suffisance et cynisme à outrance, les courriers d’Hillary Clinton n’ont pas eu le mérite de la rendre sympathique. Les dernières attaques en date portent sur son état de santé, s’appuyant sur des attitudes parfois très suspectes de la candidate. Des images récurrentes montrent également son garde du corps tenir une “seringue de secours”, comme s’il devait potentiellement avoir à administrer d’urgence une substance à la candidate à la Maison Blanche. Certaines rumeurs vont jusqu’à affirmer qu’Hillary Clinton souffrirait de la maladie de Parkinson, d’autres s’en tiennent à une simple épilepsie. Le but de la manoeuvre : détruire l’image de l’ex-première dame et la rendre incapables de gouverner aux yeux de ses électeurs…

Les derniers chiffres ont montré que la candidate démocrate, toujours en tête, perdait un peu de son avance. En effet, les moyennes de sondages la place à 47,6 % contre 40,9 % pour Donald Trump. Si le magnat de l’immobilier est à la traîne, les 10,2 % de Gary Johnson pourraient également jouer les arbitres… En effet, les électeurs libertariens pourraient plus facilement se rapprocher de Donald Trump que de la candidate démocrate dont les orientations sociales sont en contradiction avec leurs convictions.

Tout reste encore à écrire et la suite de la campagne promet encore de nombreux rebondissements car une chose est certaine, si Paris vaut bien une messe, pour la Maison Blanche, tous les coups sont permis.

 

International/ La Syrie entre influence et ingérence

 

Russes et Américains vers un accord contre l’Etat islamique ! Le secrétaire d’Etat John Kerry s’est entretenu ce vendredi avec son homologue Sergeï Lavrov pour mettre fin au conflit syrien et trouver une solution à la transition politique à Damas. Une rencontre  dans le sillage de la reprise mercredi par l’armée Turque d’un des derniers bastions syriens de l’Etat islamique le long de la frontière turque, Jarablos. Pierre Bergerault

 

Cessez-le-feu, aide humanitaire et transition politique entre le régime syrien et l’opposition modérée ! Voilà les termes de l’accord qu’ont tenté de mettre sur pied Russes et Américains ce vendredi à Genève. Les deux géants qui soutiennent des camps antagonistes ont également tenté de créer une coopération militaire pour faire tenir les trêves sans cesse violées. Sur le terrain, l’Etat islamique continue de reculer. Des rebelles syriens soutenus par l’armée turque sont intervenus au Nord de la Syrie pour reprendre à Daech la ville de Jarablos.

 

 

Une intervention rendue possible après la réconciliation entre les présidents Poutine et Erdogan après que l’armée turque ait abattu un avion russe. Cette première opération d’Ankara contre Daech sur le sol syrien sert surtout à stopper les Kurdes après leur victoire à Manbij et les empêcher de constituer un bloc unifié qui couperait l’accès entre la Turquie et la Syrie. Depuis 3 ans, l’allié turc des Américains ne cesse de changer de stratégie, entre alliance ambiguë avec Daesh et reprise du dialogue avec Israël et la Russie. Le géopolitologue Richard Haddad fait le point sur ces revirements successifs.

 

-> Interview de Richard Haddad

 

De son côté, l’ONU a commis un rapport accusant à la fois Daech et Damas d’avoir utilisé des armes chimiques. Rappelons que pendant de longs mois, les media classiques ont dénoncé Bachar al-Assad comme étant le seul responsable de ces attaques. Le but politique de ce rapport serait bien entendu de faire comparaître le chef de l’Etat syrien devant la Cour pénale internationale de La Haye pour accélérer son éviction du pouvoir. La Russie s’est dite prête à en discuter avec Washington mais souhaite d’abord étudier le document.

 

L’actualité en bref

 

Un navire de Médecins sans frontières pris d’assaut par des hommes armés. L’incident s’est déroulé jeudi au large des côtes libyennes. Au moins 13 balles ont été tirées, touchant les différentes parties du pont. Aucun membre de l’équipage n’a été touché. Les assaillants sont restés une heure, puis sont repartis sans donner d’explication et sans avoir volé ou demandé quoi que ce soit. Cette attaque intervient peu de temps après un communiqué du groupes armés “Conseil de la Choura révolutionnaire de Benghazi”, publié le 23 juillet qui appelle “le peuple libyen à se mobiliser pour défendre sa religion et expulser toutes les troupes étrangères de Libye”, perçues comme une invasion”.

 

Le Grand Orient de France a un nouveau grand maître ! Le neuro-radiologue Christophe Habas, 51 ans, a été élu à ce poste jeudi à Marseille lors du convent annuel de la plus grande organisation maçonnique française. Il succède ainsi au chef d’entreprise Daniel Keller en place depuis 2013. Lors de cet événement, les délégués des 1 200 loges discutent à huis clos des sujets en cours. Vous ne saurez donc rien des débats de ceux qui s’affirment comme démocrates attachés aux valeurs républicaines.

 

Jean-Pax Méfret se mobilise pour les Chrétiens d’orient ! Le chanteur engagé se produit samedi 27 août à partir de 21 heures dans le théâtre romain de Fréjus dans le Var. La première partie sera assurée par le groupe de polyphonie corse Cantu Nustrale. Des témoignages et des invités accompagneront les concerts. Et pour les fans de Jean-Pax Méfret, nous vous rappelons que TV Libertés l’a reçu le 14 juillet dernier. Un entretien que vous pouvez retrouver dans la rubrique zoom sur tvlibertes.com.

 

C’est la fin de notre édition ! Comme chaque vendredi, nous vous invitons à lire le quotidien “Présent” de fin de semaine. A la Une : un entretien avec Christophe Boudot, président du groupe FN à la région Auvergne-Rhône Alpes, le racisme anti-blancs du camp “décolonial” de Reims et la crise du lait.

 

 

 

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