Viande halal: vers une déclaration systématique en Suisse ?

Par Bernard Hallet

La commission de la science du Conseil national a soutenu le 17 février 2017, par 13 voix contre 5 et 3 abstentions, l’initiative parlementaire de Yannick Buttet (PDC/VS) de déclaration systématique de la viande “halal” et “casher” dans les magasins et les restaurants. La commission homologue du Conseil des Etats ayant refusé, les plenums devront trancher.

“Au restaurant, vous avez peut-être consommé de la viande halal sans le savoir”, indique Yannick Buttet, conseiller national PDC. Il est à l’origine d’une initiative parlementaire obligeant les vendeurs de “niveau 2”, c’est à dire les commerces et les restaurants, à déclarer systématiquement la viande halal. Il s’agit selon lui, d’informer le consommateur final sur la viande qu’il mange et sa provenance.

Abattage rituel interdit en Suisse

En Suisse, l’abattage de mammifères sans étourdissement préalable est proscrit par la loi sur la protection des animaux; cette interdiction vaut également pour l’abattage rituel. Afin de tenir compte, dans l’esprit de la Constitution fédérale, de la liberté de croyance et de religion des communautés musulmanes et juives, il est permis d’importer de la viande d’animaux abattus selon des prescriptions rituelles, dite “halal” et “casher”. Cette importation est cependant limitée aux cercles directement concernés et la viande doit porter l’indication “halal” ou “casher”.

Concurrence déloyale

L’obligation d’information sur la nature de la viande ne concerne jusqu’ici que les vendeurs de “niveau 1”, c’est à dire les importateurs. Dans les faits, l’initiative concerne la viande “halal”, la viande “casher” étant plus chère. La viande, en théorie réservée à un importateur appartenant à la communauté musulmane, peut facilement se retrouver dans le circuit ordinaire.  “Il se trouve que la viande halal est bien moins chère (10 francs par kilo) que la viande normale. Des intermédiaires en profitent pour acheter cette viande et l’écouler sans en mentionner la particularité”, explique le Valaisan qui déplore une concurrence déloyale et le manque d’information des consommateurs.

Cette tendance prend selon lui de l’ampleur, notamment à Genève où on s’alarme du phénomène. Il souhaite également taxer davantage la viande halal pour harmoniser les prix entre la viande normale, et celle importée provenant de l’abattage rituel. “Cette harmonisation respecte la liberté de conscience et ne stigmatise pas une religion”, relève Yannick Buttet qui prône avant tout la transparence.

Au contraire de la commission de la science du Conseil national, qui a confirmé hier un vote de juin 2016, celle du conseil des Etats a estimé, en octobre dernier, que l’initiative “vise à créer les bases légales nécessaires pour régler les problèmes qui peuvent survenir en lien avec les importations de viande halal”. La commission a conclu que la législation actuelle était suffisante et a décidé de ne pas donner suite, par 8 voix contre 3. L’initiative va donc être débattue au Conseil national, en mai puis au Conseil des Etats. “Nous serons fixés cet automne”, conclut Yannick Buttet.

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5 commentaires

  1. Posté par Martin Leu le

    En 2015, à l’époque de l’Aïd, j’avais été frappé dans un grande surface de découvrir une profusion de viande d’agneau à prix réduit, de production locale prétendait l’affichage.
    La coïncidence justifiait de se poser la question: s’agissait-il de viande halal produite en excès et achetée à l’étranger à bas prix par le distributeur?
    J’avais fait part de mes doutes au service compétent de mon canton, où mon interlocuteur, tout en restant très vague, m’indiqua qu’il se posait lui aussi des questions et suivait l’affaire. Il ne m’a jamais rappelé, hélas.
    Principe de précaution: ne jamais acheter d’agneau en fin de Ramadan, c’est-à-dire lors de la fête de l’Aïd qui marque la rupture du jeûne.

  2. Posté par Hexgradior le

    En tant que Païen, je trouve scandaleux de devoir consommer de la viande casher ou halal à mon insu. Je ne suis pas un adorateur du grand taré biblique…

  3. Posté par Dominique Schwander le

    Il n’y a pas que vomissement/régurgitation, il y a aussi toutes les complications infectieuses de l’état de choc hémorragique mortel. L’abattage rituel, c’est-à-dire égorger sauvagement, laisser les animaux se saigner alors qu’ils sont conscients et les laisser mourir d’hémorragie, cela prend, par exemple, un bon quart d’heure ou d’avantage de souffrances pour un bovin. Sachez aussi que: « L’invocation du nom d’Allah au moment de l’égorgement est une obligation. Sans cette invocation, le rituel sacrificiel n’est pas halal. Cet égorgement ne peut pas être fait par un non croyant ou mécréant. Il doit être fait par un musulman. » !!! Comme l’étendard idéologique qu’est le burkini, l’abattage rituel est une cochonnerie parce qu’il est aussi la cause d’un problème d’hygiène sanitaire: tout particulièrement la contamination de la viande par une redoutable Eschérichia coli (bactérie présente dans les intestins de l’animal) qui est un danger pour les consommateurs, tout particulièrement les enfants. C’est pourquoi toute viande halal fait courir un risque de santé publique et par conséquent doit très étiquetée très visiblement comme telle, pour mettre en garde tous les consommateurs. C’est scandaleux que restaurants et commerces cachent au consommateur qu’il mange de la viande halal et court un risque pour sa santé.
    A mon avis il faut absolument interdire ce barbare abattage rituel en Europe. En attendant cette interdiction, appliquons le principe de réciprocité: pourquoi les musulmans pratiquants, pour être opérés halal, ne sont-ils pas étourdis à la musulmane par un des leurs, donc sans perte de sensibilité?

  4. Posté par Hotch le

    Ça permettra aussi aux citoyens de ne pas financer à leur insu les barbus qui font leur cirque dans les abattoirs de l’UE.

  5. Posté par FrançoisB le

    Ce que l’on cache souvent avec la viande halal, c’est son danger sanitaire accru ! En effet, il arrive souvent lors de l’égorgement rituel, à vif, sans étourdissement de l’animal, que celui-ci vomisse de douleur, polluant ainsi toute la viande du cou et de la tête. Bien entendu cette viande n’est pas lavée, à peine essuyée et encore… Donc pour une bonne gastro-entérite, manger halal, c’est radical !

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