De notre correspondant permanent aux Etats-Unis. – Une dizaine de bombardiers B-1 sont prêts à chaque instant à décoller de la base Andersen, sur l’île de Guam, territoire américain, pour lâcher leurs projectiles sur la vingtaine de sites d’où le président nord-coréen Kim Jong-Un lance des missiles expérimentaux qui inquiètent Washington et font trembler Séoul, Tokyo et Manille. Le plan du Pentagone pourrait entrer en action dès que celui de l’ennemi, le général Kim Rak Gyom, qui dirige le programme des engins balistiques, entrerait lui-même dans une phase active. Ce plan consisterait à enfermer l’île de Guam, en plein Pacifique, et ses 175 000 habitants dans un déluge de fer et de feu situé à une cinquantaine de kilomètres des côtes. Terreur absolue et choc psychologique garanti, même si dans ce scénario, l’île elle-même et sa population seraient – théoriquement – épargnées. Coup potentiellement magistral pour Kim, humiliation pour Donald Trump : c’est le dernier en date des épisodes d’un bras de fer qui s’est brusquement intensifié depuis le début de la semaine.
Tout commence par une sourde révolte du président Donald Trump qui fait part, mardi dernier, à ses proches conseillers de sa détermination de s’opposer avec vigueur aux menaces constantes que la Corée du Nord fait peser sur les Etats-Unis. Guam est officiellement visée par Pyongyang qui, le 4 juillet, fête nationale américaine, s’offre le luxe d’une provocation spectaculaire en mettant à feu un engin balistique intercontinental qui aurait pu pulvériser New York. Trop, c’est trop. A la Maison Blanche et au Pentagone, la tension monte en même temps qu’une rage contenue et un sentiment d’impuissance. Ecraser l’insolent ne prendrait que quelques minutes, mais après ? La guerre reste une option mais, pour l’instant, l’idée à Washington est d’utiliser les mots, les presser au maximum, leur faire rendre tout leur sens, toute leur charge explosive. C’est ainsi que Trump lance à la télévision un avertissement qui fera le tour du monde : « La Corée du Nord devrait cesser ses menaces contre les Etats-Unis sinon elle connaîtra un feu et une furie que l’univers n’a encore jamais vus. »
D’abord, une constatation. Jamais dans l’histoire de l’Amerique, un de ses présidents n’avait encore utilisé une pareille violence verbale à l’encontre d’un pays avec lequel il se trouve officiellement en paix. Cette violence sidéra l’establishment et ouvrit les vannes d’une bruyante indignation médiatique. Décidément, cet iconoclaste, ce malappris est incapable de se glisser dans les usages diplomatiques. Il faut à tout prix qu’il hausse le ton et force le verbe comme si le vocabulaire habituel devenait pour lui subitement plat et mièvre. Là où des cymbales auraient suffi, voilà qu’il fait donner le canon. Justement, cette outrance nous incite à redécouvrir deux aspects de la personnalité de Trump. D’abord, le fonceur solitaire. Trump avait annoncé à son entourage qu’il allait lancer un coup de semonce contre la Corée du Nord. Tout le monde fut d’accord. Mais Trump garda pour lui jusqu’au dernier moment les termes exacts avec lesquels il formulerait son message. C’est son côté individualiste, impétueux. Il garde toujours pour lui la carte de la surprise. Ensuite, le président novateur. Dans cette histoire de chantage au nucléaire par un psychopathe asiatique, on oublie souvent un élément important. Trump n’accepte pas qu’un dictateur prenne en otage l’Amérique en brandissant des images d’apocalypse. Il juge la situation grotesque et insultante. Elle lui est odieuse. Mentalement, il la chasse, il la détruit. Notons que c’est le premier à se tenir debout et à faire face. Ses trois prédécesseurs, Bill Clinton, George Bush et Barack Obama se sont, qu’on l’admette ou non, couchés devant les ambitions de Pyongyang.
Au-delà de la forme – fire and fury – qui a frappé les esprits, reste le fond qui mobilise les diplomates. En poussant son « coup de gueule », Trump a poursuivi deux objectifs. D’une part, répondre du tac au tac à un homme qui ne comprend que les menaces et la brutalité. Se mettre au même niveau que l’ennemi potentiel – devenir son clone – est un principe de gagnant dont Trump a usé et abusé dans ses négociations commerciales. D’autre part, placer la Chine dans une situation impossible, ou plutôt lui faire comprendre qu’elle a intérêt à calmer le jeu. Un coup de force suivant ce coup de gueule sonnerait le glas de la dynastie des Kim. Le troisième du nom ne tient que par le nucléaire et ses provocations. Un trou dans ce système et Kim tombe. Washington le sait. Pékin aussi. Le président Xi redoute une explosion car elle serait suivie d’un régime plus sensible au dialogue. Donc plus proche de l’Amérique – et plus loin de la Chine. Avec trois conséquences : afflux de réfugiés, troubles sur la frontière et risque, à moyen terme, de voir les soldats américains stationnés actuellement face à la Corée du Nord avancer de quelques centaines de kilomètres pour se positionner face à la Chine. Un cauchemar pour Xi. Il devra être très persuasif auprès de Kim et serrer la bride qui le tient. Jusqu’où ira-t-il ? Ou plutôt, jusqu’où ira la patience de Trump ?
Photo de tête : Trump lancera-t-il ses bombardiers ?
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Extrait de: Source et auteur
A vous tous, tous les gouvernements mondiaux ont montré leur parfaite incompétence afin de résoudre ce problème. Donc, je pense que le Monde est au bord du gouffre du feu nucléaire.
Proposition de solution? -> Facebook, Loyoja Stephen
Joseph Duay 1970
La Coree du nord est un tigre en papier qui ne fait peur a personne. Par contre, l ennemi de la civilisation se nomme arabie seoudite. C est ce pays voyou, protecteur de daesch, que Donald Trump devrait mettre serieusement au pas, en l l obligeant pour commencer a accueillir ces millions de muzz nommes migrants qui veulent envahir l europe.