Tariq Ramadan: Doit-on « intérioriser la sensibilité » des musulmans?

Par André Versaille, 19 septembre 2017

 

Parmi les principes cardinaux que nous, occidentaux, cultivons, figurent la tolérance et le respect des autres cultures jusqu’au refus de porter tout jugement sur celles-ci. Toutes les cultures se valent, répétons-nous volontiers. Mais cet axiome admis, implique-t-il que l’on puisse intégrer toutes les valeurs des diverses cultures, à supposer qu’additionnées, elles soient compatibles entre elles ? [...]

[...] On remarque cependant que, vision multiculturaliste oblige, la prégnance de l’islamisme sur la société française (et belge) est aujourd’hui telle que les interprétations de certains passages du Coran quant au halal, le licite, et le haram, l’illicite, sont devenues des questions considérées par beaucoup comme relevant du débat public, comme s’il était légitime de vouloir intégrer, en faveur de la minorité musulmane, des lois coraniques dans le droit commun démocratique.

« La femme sans voile est comme une pièce de deux euros »

Tariq Ramadan déclare qu’il faut « intérioriser la sensibilité » des musulmans. S’il s’agit de comprendre l’Autre dans sa sensibilité, on ne peut qu’être d’accord. Mais pourquoi cette compréhension devrait-elle impliquer un devoir d’intériorisation ? La sensibilité des membres d’un groupe étant par définition subjective, et renvoyant ici à une « mentalité communautaire », au nom de quoi devrions-nous intégrer la sensibilité d’une minorité arrivée récemment en Occident, surtout si certaines mœurs procédant de cette mentalité ou de cette culture s’avèrent en contradiction avec les principes démocratiques occidentaux ?

[...] Voici, par exemple, comment, invité à s’exprimer sur l’islamophobie dans une école suisse, Hani Ramadan (le frère de Tariq), a expliqué aux collégiens sa vision de la femme non voilée : « Une femme est comme une perle dans un coquillage. Si on la montre, elle crée des jalousies. Ici, la femme sans voile est comme une pièce de deux euros. Visible par tous, elle passe d’une main à l’autre. » Hani Ramadan n’est pas n’importe qui : docteur ès lettres, directeur du Centre islamique de Genève, il est une voix autorisée, et comme telle, très souvent invitée à exprimer son point de vue dans les médias, principalement suisses, lors de débats relatifs à l’islam. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que Hani Ramadan lançait des propos saugrenus. Je rappelle sa tribune dans Le Monde, « La charia incomprise », où, à l’occasion de la condamnation à mort par lapidation de Safiya et Amina au Nigeria, il justifia les châtiments ordonnés par la charia : « La lapidation prévue en cas d’adultère n’est envisageable que si quatre personnes ont été des témoins oculaires du délit. Ce qui est pratiquement irréalisable […]. Ces peines ont surtout une valeur dissuasive […]. Parce qu’il s’agit d’une injonction divine, la rigueur de cette loi est éprouvante pour les musulmans eux-mêmes. Elle constitue une punition, mais aussi une forme de purification. » « Pratiquement irréalisable » ? En l’occurrence, elle fut réalisée, et ce fut très loin d’être un cas isolé. Voilà pour la vision intégriste. [...]

[…] Ils donnent la priorité au clan, à la tribu, à la famille sur la personne. Quand on naît musulman, on fait partie de la “Maison de l’islam” et on n’a pas le droit de la quitter. Si on sort de cette maison, on devient apostat, c’est-à-dire un renégat, quelqu’un qui a renié son appartenance, ses racines, et qui doit être puni. L’apostat […] est considéré comme un traître, puni de mort. » 1

À la question de savoir ce qui fait le plus peur aux islamistes, Tahar Ben Jelloun répond : « La liberté d’expression, le doute, la liberté de conscience, le fait de croire ou ne pas croire. […] Or, il est clair qu’elle [la liberté] est rejetée par une partie des musulmans de France. C’est peut-être d’ailleurs à cause de ce rejet […] que certains ne s’intègrent pas. […] Le débat, le simple débat sur la laïcité y est impossible. […] Pas de laïcité, cela veut dire pas […] de doute, pas de contestation. L’islam est sacré. On n’y touche pas. Cela témoigne aussi de ce que les musulmans, dans leur grande diversité, se sentent vulnérables. » [...]

Source: causeur.fr

4 commentaires

  1. Posté par pepiou le

    Intérioriser la sensibilité des mahometans vivant chez nous reviendrai à abaisser notre niveau de civilisation face à des pratiques tyranniques et obscurantistes qui, si on les laisse se développer, finiront par suppléer nos propres us et coutumes.

  2. Posté par Goupil mains rouges le

    Peut-on rappeler aux lecteurs de cette publication qu’Hani Ramadan a été expulsé de France et y est persona non grata. Pourquoi ?

  3. Posté par Bussy le

    Bien sûr qu’on ne doit pas intérioriser la sensibilité des musulmans, complètement arriérée et rétrograde, par contre, si les musulmans ne peuvent pas intérioriser la sensibilité occidentale, pourquoi ne retournent-ils pas d’où ils viennent ? Ils y seraient plus heureux et pourraient vivre selon leurs envies !
    Peut-être qu’où ça coince, c’est qu’ils faudrait aussi qu’ils se passent des allocations des mécréants….

  4. Posté par Etienne le

    Qu’ils « se sentent vulnérables », c’est une chose.
    Qu’ils se donnent, pour autant, le droit de blesser les autres, moralement et physiquement. Voilà qui devrait leur mériter l’expulsion rapide, et manu militari.

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