Un rapport de l’OIT révèle que 40 millions d’humains sont esclaves dans le monde

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Loin de n'être qu'une réminiscence d'un âge révolu, la pratique de l'esclavage, de l'exploitation des enfants et des mariages forcés persiste dans le monde, comme le souligne un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) paru le 19 septembre. Réalisée pendant 5 ans et sur la base de 71 000 témoignages recueillis à travers 48 pays, cette étude dresse un constat accablant.

«89 millions de personnes ont été soumises à diverses formes d'esclavage moderne pour une période allant de quelques jours à cinq années entières», annonce l'étude présentée à l'occasion de l'ouverture de l'assemblée générale des Nations unies. Aujourd'hui, ce sont pas moins de 40 millions d'individus qui seraient esclaves de par le monde. Les femmes sont les premières touchées par ce fléau : elles représentent 29 millions des esclaves recensés dans le monde, soit 71% du total. 

L'esclavage moderne recouvre différentes situations. Certains individus sont contraints à exercer des fonctions de travailleurs domestiques (24%), d'autres sont employés sans salaire sur des chantiers de construction (18%), d'autres encore dans des usines clandestines (15%) ou dans le secteur agricole (11%). Le lien étroit entre le système de production et de consommation d'une part et l'esclavage de l'autre est clairement mis en lumière par le rapport : «Ces esclaves produisent une partie de la nourriture que nous mangeons et des vêtements que nous portons.»

En première ligne : les femmes et les enfants

Le travail des enfants fait également l'objet d'une évaluation précise dans ce rapport de l'OIT, qui estime qu'ils sont 152 millions à être contraints de travailler (sans forcément être considérés comme en esclavage par l'OIT). Parmi ceux-ci, 64 millions sont des filles et 88 millions des garçons – soit près de 10% des enfants de la planète au total. «Environ deux-tiers des jeunes âgés de 15 à 17 ans travaillent plus de 43 heures par semaine», note par ailleurs le rapport. Loin d'être un phénomène en résorption, le travail des enfants tendrait même à s'intensifier. 

Le rapport révèle également d'importantes disparités géographiques, les pays occidentaux étant moins touchés par ce phénomène que les pays pauvres ou en voie de développement. C'est en effet en Afrique et en Asie que se trouvent la plupart des enfants exploités (respectivement 72 millions et 62 millions). Suivent le continent américain (10 millions), l'Europe et l'Asie centrale (5,5 millions) et les pays arabes (1,2 millions).

Autre chiffre révélé par ce rapport : environ 15,4 millions de personnes ont été mariées contre leur gré en 2017. Dans plus de 99% des cas, il s'agit de femmes qui, dans plus d'un tiers des cas, étaient mineures au moment des faits. Cette forme de violence, que l'OIT associe à de l'esclavage, est avant tout présente en Asie et en Afrique. Enfin, près de 3,8 millions d'adultes et un million d'enfants font l'objet d'exploitation sexuelle – il s'agit à 88% de femmes, dont un tiers sont mineures.

Si Guy Ryder, le directeur général de l'OIT, martèle l'objectif de «libérer le monde du travail forcé, de l'esclavage moderne, de la traite des personnes et du travail des enfants», il admet lui-même que cet objectif ne sera sans doute pas atteignable avant 2030. «Le message qu'envoie l'OIT aujourd'hui est très clair: le monde ne sera pas en situation d'atteindre les Objectif de développement durable tant que nous n'aurons pas considérablement intensifié nos efforts pour lutter contre ces deux fléaux», assure-t-il.

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