Radio Courtoisie. Bulletin de Réinformation, 6.12.2014

Extraits.

KIOSQUE COURTOIS

(Semaine du 1er au 7 décembre 2014)

Présidence de l'UMP : le Sarko nouveau est arrivé !

 

Ouvert le 29 novembre au soir, le vote électronique des militants UMP a donc désigné — au terme d'un suspense insoutenable… –, Nicolas Sarkozy, comme président de leur parti. L'ancien chef de l’Etat a obtenu 64,5 % des voix, soit 20 points de moins qu’il y a dix ans. Son retour, qui n'est donc pas vraiment un plébiscite, est largement occulté par le succès de Bruno Le Maire, qui a frôlé les 30 %. Notons pour l’anecdote que M. Sarkozy s’est montré agacé des 100 % obtenus par Marine Le Pen lors du congrès du FN, dimanche dernier à Lyon. « Quelle curieuse conception des élections, un seul candidat, pas d'opposant », a ironisé l'ancien chef de l'Etat, oubliant un peu vite qu’en janvier 2007, lorsque l'UMP avait organisé une primaire pour désigner son candidat à la présidentielle, il était le seul candidat et fut donc élu, lui aussi, avec 100 % des voix. Ce qui s’appelle rater une occasion de se taire…

 

Ce n’est un secret pour personne, Bruno Le Maire doit son ascension à sa droitisation progressive tout au long de la campagne. D’Hervé Mariton, qui a obtenu le score honorable de 6 %, à un Nicolas Sarkozy retrouvant — avec un opportunisme écœurant, il faut bien le dire — les accents droitiers (« buissonniens » diront certains) de sa campagne présidentielle de 2012, en passant par un Bruno Le Maire droitisé, les candidats semblent avoir fait le même constat : l'électorat UMP est profondément ancré à droite, à l'image des militants du parti. Les ténors de l'UMP ne peuvent plus faire semblant de croire que leurs adhérents sont des centristes. Le dernier sondage CSA pour les Echos est de ce point de vue, éloquent. Nicolas Sarkozy, en tête chez les sympathisants UMP, est à son plus bas niveau dans l'opinion depuis 2012, perdant 14 points depuis le début de l’année. Bruno Le Maire fait quant à lui un bond de 9 points pour atteindre 42 % et prendre la cinquième place du classement, devant François Fillon, Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand. Homme sans conviction, mais habile tacticien de la politique politicienne, Sarkozy s’est empressé de nommer en numéro deux du parti une Nathalie Kosciusko‑Morizet, parangon de la boboïtude parisienne, et en numéro trois un Laurent Wauquiez qui incarnerait davantage les aspirations droitistes des électeurs du mouvement. Autrement dit, deux « droites » irréconciliables sous un même chapeau. Nommer deux têtes, c’est bien, mais faire tenir debout l’ensemble du futur organigramme du parti, ce sera mieux, et là, on attend Sarko‑le‑Magicien…

 

Interrogation essentielle : quelle stratégie adopter à l’égard du Front National. NKM a déjà pris les devants, je cite : « Je suis de ceux qui pensent qu'on ne lutte pas contre le Front National sur le terrain du Front National. Je pense qu'il y a à la fois une faute morale et politique » Fin de citation. Alors même que les partisans d’une droite plus ancrée, incarnée, entre autres, par un Laurent Wauquiez entendent tout au contraire ne pas laisser filer l’électorat UMP vers le mouvement mariniste, précisément en se positionnant clairement par rapport aux thèmes qui font la force de ce dernier. Bref, une coexistence qui tient du prodige et ne durera sans doute que le temps d’une tentative de bluff électoral. Dans le parti de Marine Le Pen, la nomination de Laurent Wauquiez est justement perçue comme une tentative « désespérée » de venir concurrencer le Front sur le terrain des idées. « Les électeurs se rendent bien compte que c'est une manœuvre pour essayer de récupérer un électorat qui a été maltraité, trahi, abandonné par Nicolas Sarkozy », déclarait ainsi hier le député mariniste Gilbert Collard.

 

 

Un mot sur le problème du vote électronique

 

L’élection du président de l’UMP a en effet soulevé quelques interrogations à cet égard. « Ils » nous avaient assurés avoir pris « toutes les protections » pour le bon déroulement du vote électronique. Pourtant, les premiers problèmes de sécurité se sont révélés dès l’interface de vote, quand les techniciens se sont aperçus que les répertoires destinés à l’application de traitements des votes, ainsi que ceux qui accueillent les votes, étaient ouverts à tous vents. Les dirigeants du mouvement, qui ont communiqué sur le fait que ces élections avaient obtenu l’aval de la CNIL, la Commission nationale informatique et libertés, ont fait preuve d’un amateurisme touchant, mélangeant deux choses : 1. la légalité du vote (certifié par la CNIL), et 2. la sécurité informatique, qui n’est pas du tout la préoccupation de la Commission. L’agrément de la CNIL est un agrément juridique quant à la protection des données personnelles, et non un agrément technique. La plate‑forme de vote a par ailleurs dû essuyer une attaque par déni de service, à la suite de milliers de connexions simultanées destinées à bloquer l’accès au site. Le prestataire de service de l’ancien parti présidentiel a mis plus de 12 heures à corriger les failles de sécurité. Ce laps de temps était largement suffisant pour manipuler les élections. Difficile, dans ces conditions, de considérer que les résultats sont « incontestables »…

 

 

Congrès du Front National : cap sur l'Elysée !

 

Le XVe congrès du Front National, qui s'est tenu samedi et dimanche à Lyon, a totalement validé les choix stratégiques de Marine Le Pen, laquelle a clairement affiché le cap du parti vers la présidentielle 2017. En conséquence, le Bureau exécutif, élu lors de ce même congrès, prend résolument une couleur bleu marine. La présidente du Front National s'est posée dimanche en dépositaire de l'idée‑même de République. « Les seuls qui devraient être encore autorisés à parler de République française, c'est nous !», a‑t‑elle martelé, saluée par environ 3 000 adhérents frontistes qui scandaient « On est chez nous ». L’ensemble des vidéos des interventions qui ont ponctué le congrès est disponible sur le site du Front National.

 

La composition des nouvelles équipes dirigeantes du Front National révèle l’ancrage de figures récentes, tels les nouveaux maires David Rachline et Stéphane Ravier. Lors du vote des militants pour le comité central, Marion Maréchal‑Le Pen a devancé Louis Aliot, Steeve Briois mais aussi Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen, régulièrement présenté comme le rival de la jeune députée du Vaucluse au sein du parti. National‑étatisme du premier contre ligne plus libérale‑conservatrice de la seconde. Peu importe : il y a plusieurs demeures dans la maison des patriotes… Pour notre confrère Valeurs actuelles, Marine Le Pen aurait même carrément siphonné l’extrême‑gauche — évidemment dans sa partie républicaine — et est en train de faire main‑basse sur les syndicats. Dans un article paru hier en ligne, notre confrère les Echos s’interroge à propos des résultats des élections professionnelles dans l’Education nationale, je cite : « L’appel du Collectif Racine — collectif d’enseignants associé au Front national — à voter pour le SNALC et FO a‑t‑il joué un rôle dans les bons scores des deux syndicats ?». Oser poser une question aussi iconoclaste, c’est y répondre. En creux…

 

L’extrême‑gauche, dans sa version antirépublicaine et antidémocratique cette fois, a profité du congrès du FN pour donner une fois de plus libre cours à ses pulsions de violences. Après Nantes et Rennes, le centre de Lyon a été le théâtre d’affrontements entre « antifas » et forces de l’ordre. Samedi soir, outre de nombreuses vitrines brisées, on dénombrait onze blessés chez les gendarmes. Ces échauffourées, qui n’ont pas été dénoncées par le pouvoir, n’ont donné lieu qu’à quatorze interpellations. Rappelons que le mouvement des Veilleurs au cours de l’année 2013, s’est quant à lui soldé par plus de 700 interpellations, dont certaines se sont transformées en garde à vue musclée, alors même que lesdits Veilleurs manifestaient de manière totalement pacifique. Ce « deux poids deux mesures » systématique — diabolisation des méchants patriotes et angélisation des bons « antiracistes » — est devenu proprement insupportable pour l’ensemble de nos compatriotes.

 

 

Le Front National dresse le bilan de huit mois de gestion de ses nouvelles villes

 

Depuis mars, il est de bon ton pour les médias de l’oligarchie de brocarder autant le prétendu « amateurisme » que la politique « de laboratoire idéologique » menée au sein des municipalités conquises par le Front National. Pour contrer cette propagande, le Front National présente les premiers résultats obtenus par ses maires. Les municipalités FN se sont engagées à alléger le fardeau fiscal supporté par leurs administrés. Cogolin, Mantes‑la‑Ville, Le Pontet, Fréjus et Villers‑Cotterêts se refusent à toute augmentation de leurs impôts. Hénin‑Beaumont, Hayange et Beaucaire, ont quant‑à‑eux baissé leur fiscalité. Ces baisses sont possibles grâce à la lutte contre le gaspillage de l’argent public, qui passe entre autres par la baisse des subventions à destination de certaines associations, la réduction du recours aux contractuels et la renonciation à des avantages dont bénéficiaient jusqu’à présent les élus.

 

L’accent a aussi été mis sur la sécurité et la tranquillité des habitants. Les moyens alloués à la sécurité des biens et des personnes dans les communes frontistes ont été notablement renforcés. Les équipes de police municipale se sont étoffées. Dans le 7e secteur de Marseille, l’implication de la municipalité a contribué au démantèlement d’un campement rom. Les communes Front National s’attachent également à faire respecter la France et ses valeurs. C’est ainsi qu’à Hénin‑Beaumont, Fréjus et Mantes‑la‑Ville, le drapeau tricolore a retrouvé sa place sur le fronton de l’hôtel de ville, sans être pollué par la proximité du drapeau de l’oligarchie européiste. Dans le 7e secteur de Marseille, le français redevient la langue exclusive pratiquée dans les services municipaux, et ces derniers veillent à ce que les attestations d’accueil d’étrangers ne soient plus détournées en filière d’immigration. Les projets de lieux de cultes attribués à des fins électoralistes sont gelés. A Béziers, la gestion à la fois volontariste et pragmatique de Robert Ménard, soutenu par le FN, a même rallié de nombreux indécis, voire opposants. Ce qui n’empêche pas le parti socialiste de lancer un « dispositif anti‑FN » !

 

Jean‑Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti socialiste, a en effet évoqué il y a une semaine un « dispositif » au sein de son parti pour contrer le Front National. Le député a jugé que le FN est, je cite : « Un parti mutant, qui a des propositions par régions » et est donc « difficilement saisissable ». Deux secrétaires nationales, animatrices de la réunion au siège du parti au cours de laquelle fut présenté le « dispositif », ont peu après publié un communiqué analysant les six mois de mandats des maires FN. Le bilan que dressent les deux donzelles est, on s’en doute, alarmiste. Il faut dire que pour le PS, il y a péril en la demeure : il ne compte plus que 60 000 adhérents. Un chiffre historiquement bas, qui le place loin derrière l'UMP avec 155 000 adhérents, et derrière le FN qui, à l’occasion du congrès de Lyon, a revendiqué 83 000 adhérents à jour de cotisation. Pour le Parti socialiste, déjà en difficulté après des défaites électorales successives, l'hémorragie militante se traduit par un désastre financier. Et les perspectives, pour les stratèges de la rue de Solférino, sont proprement cataclysmiques.

 

 

Le Figaro a en effet révélé cette semaine les résultats d’un sondage commandé à l’institut CSA, aux termes duquel si l'Assemblée nationale devait être renouvelée aujourd'hui, la gauche (PS, Verts et Front de gauche réunis) serait proprement laminée, ne sauvant qu’une soixantaine de sièges. 24 % des voix iraient à l'UMP, 23 % au FN, 18 % au PS, 12 % au centre, 8 % au Front de gauche et 7 % aux Verts. Rappelons que pour les législatives de 1986 — Mitterrand régnant —, les socialistes ont instauré la proportionnelle intégrale afin d’éviter une débâcle électorale. Le calcul s’était révélé payant pour la gauche, et l’une des premières décisions du nouveau Premier ministre Jacques Chirac fut de supprimer la proportionnelle aux législatives de 88, recourant à l'article 49.3 de la Constitution qui permet à l’exécutif de s’asseoir sur la représentation nationale…

 

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