L’économie collaborative, dernier stade du capitalisme ?

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Il y a quelques jours, le jeune économiste Charles Antoine Schwerer publiait une tribune dénonçant l’absorption de l’économie de partage par l’économie de marché.

Pourriez vous nous dire ce qu’on entend par économie de partage ?

L’économie de partage ou économie collaborative rassemble toutes les initiatives qui permettent aux utilisateurs d’échanger directement des services ou de mutualiser leurs biens, sans passer par des intermédiaires. Son essor est dû à l'utilisation des nouvelles technologies. Elles répondent également au désir de pratiques écologiques et de relations sociales plus conviviales.

Sont elles une alternative à la logique capitaliste du profit ?

Eh bien, c’est ce que tout le monde a cru pendant un moment. Mais Charles Antoine Schwerer annonce que ce temps là est fini, je cite : « L'économie du partage est marchandisée. Loin des idéaux post capitalistes de la collaboration entre pairs, Blablacar, Airbnb et consorts ont créé un nouveau modèle ultra compétitif. Ces plates formes d'économie du partage s'inscrivent ainsi dans la droite ligne de l'histoire du capitalisme ». Fin de citation.

Pourriez vous donner un exemple plus concret ?

Quand le prix du trajet Blablacar baissait auparavant avec le remplissage de la voiture, il est maintenant fixé par passager. Le revenu augmente avec le nombre de voyageurs : adieu la logique initiale de partage des frais, bienvenue dans le profit.

Quels sont les conséquences de cette évolution ?

L’économie de partage n’est plus une économie alternative. Non, elle a été absorbée par l’économie de marché. Et permet dorénavant de monétiser ce qui aurait pu apparaitre comme de simples services !

Quand c’est le particulier qui travaille, ce cadre n’est régi par aucune norme ou obligation sociales : le conducteur de Blablacar ne doit pas faire de pause, le logement Airbnb n’est pas aux normes handicapés… Selon Charles Antoine Schwerer, « Les plates formes numériques réalisent donc le rêve de beaucoup d'entreprises, s'octroyer un choc de simplification et une baisse de charges qui dépassent (largement) toutes les (maigres) tentatives gouvernementales.… Pour compléter ce business modèle ultra compétitif, les plates formes véhiculent (à juste titre) une image de lien social retrouvé ».

Alors, gare ! On peut se demander si l’on doit sacrifier le goût du gratuit et du don sur l’autel de la simplification ?

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Un commentaire

  1. Posté par Vautrin le

    « On peut se demander si l’on doit sacrifier le goût du gratuit et du don sur l’autel de la simplification  » RIEN n’est jamais gratuit, il y a toujours quelque part quelqu’un qui paie ! Et c’est inévitable, que ce soit pour créer des biens ou pour fournir des services.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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