« No Billag » : Quels enjeux pour la démocratie suisse?

Albert Leimgruber
Rédacteur

 

Dans quatre mois, le peuple et les cantons suisses se prononceront sur l’initiative « no Billag » dont l’objectif est d’interdire la redevance radio-TV. Cette initiative a été lancée par quelques représentants des jeunes UDC et des Jeunes libéraux-radicaux pour lesquels la doctrine libertaire est particulièrement importante.

 

Quelles seraient les conséquences en cas d’approbation de l’initiative « no billag ? Quels sont les risques pour le paysage médiatique suisse? Quels seraient les conséquences pour la démocratie directe?

 

Avant d’aborder ces questions, revenons à la raison qui a poussé les initiants à se lancer dans la récolte de signatures. Le paysage médiatique suisse est caractérisé par un monopole de l’état dans le domaine audiovisuel (radios et télévision). Objectivement, Ce monopole n’est pas représentatif des préférences politiques de la population. Les chaînes radio et télévisées suisses sont caractérisées par des prises de position suivant un « mainstream » politiquement correct (« ouverture » à l’étranger, défense de l’immigration incontrôlée, défense de la théorie des gendres, socialisme primaire...). Il n’est donc pas étonnant que cette attitude se heurte à une résistance de la part d’une partie de la population.  La manière arrogante et élitiste de la part des médias d’état peut être considérée comme principale cause du lancement de l’initiative en question.

 

Il est honteux pour une démocratie que la majorité de la population ne soit pas prise au sérieux par le monde médiatique.

 

Indépendamment du résultat de la votation, l’initiative suscite déjà aujourd’hui un débat bienfaisant. Les questions sur le rôle des médias dans une démocratie, le respect des différents points de vue politiques, la garantie D’un un service public respectant la diversité culturelle, linguistique du pays méritent d’être discutés et débattues.

 

Espérons que la démocratie en ressorte renforcée et que les médias d’état sauront en tirer les bonnes leçons.

 

Albert Leimgruber, 28.10.2017

 

6 commentaires

  1. Posté par Diane le

    @ Marysa Jones : je suis d’accord en bonne partie avec votre diagnostic des problèmes de la RTS, mais pas avec votre remède : supprimer la RTS ne vas pas améliorer la situation. Nous aurons à la place des chaines privées comme sur le cable ou sur TF1, avec des heures de publicité, pratiquement plus de documentaires, et des séries américaines bas de gamme. Tout ce qu’il faut pour abêtir la population. J’aimerais voie les gens se battre efficacement pour faire changer la RTS. Vous écrivez bien, vous savez argumenter, si des milliers de gens, ou encore mieux des dizaines de milliers de gens (tout ceux qui se plaignent), écrivaient chaque semaine pour se plaindre de la façon dont est traitée l’information par la RTS, cela pourrait probablement changer bien des choses : Ecrivez une lettre au journaliste responsable de l’information qui vous a choquée, et envoyez une copie à la direction, afin d’éviter à votre courrier le risque de passer aux vieux papiers.
    Se plaindre sur « les observateurs » permet peut-être de se défouler, mais pas de changer la RTS. Il va y avoir une campagne, profitez-en tous, dès aujourd’hui, pour écrire à la RTS les raisons qui vous poussent à envisager de voter pour l’initiative, faites-le à chaque émission qui vous choque, à chaque partialité qui vous énerve. Précisez bien que c’est cette partialité et ce manque de neutralité qui vous amèneront éventuellement à voter pour cette initiative, si rien ne change. Cela donnera du poids à vos propos, et si vous êtes assez nombreux ils n’auront plus le choix que de vous écouter, car tout au moins ils auront peur de perdre leurs soutiens et leurs subventions. C’est en cela que cette initiative pourra être utile.
    Merci de votre commentaire bien construit et argumenté.

  2. Posté par Victoria Valentini le

    Excellente réponse de Myrisa Jones, tout est dit ! Bravo !

  3. Posté par Myrisa Jones le

    @Diane
    « Plutôt que de vouloir supprimer le service public, pourquoi ne pas plutôt demander des changements dans la ligne politique de la RTS ? »
    Avez-vous déjà essayé de convaincre quelqu’un qui est dans le déni, la mauvaise foi ( ou alors une inconscience totale au sujet de son comportement), la manipulation, le refus du dialogue, la stigmatisation, etc?
    Cela fait des années que des personnes de tous bords demandent, surtout en Suisse romande, que les médias équilibrent leurs programmes en donnant la parole à toutes les tendances politiques du pays.
    Or, tout ce petit monde, sûr de sa « rente à vie » a continué à ne défendre que le point de vue europâtre, atlantiste, droitdelhommiste, antitraditionnel, immigrationniste, russophobe et j’en passe.
    Je reconnais parfaitement le droit à ces personnes de penser ainsi, mais elles doivent avoir le courage intellectuel de se confronter à ceux qui ne pensent pas comme cela et proposer de vrais débats d’opinions entre les différentes parties. Cela n’arrive jamais et c’est cela qui est devenu insupportable.
    Avez-vous écouté les soi-disant infos ou débats sur la guerre dans l’est de l’Ukraine, sur la guerre en Syrie, sur la Hongrie, sur l’immigration dans l’UE, sur les élection présidentielles américaines de 2016, sur le brexit, etc… Et plus proche de nous, sur la non application de la Constitution, suite à la votation populaire de février 2014 contre l’immigration de masse…
    C’est tout simplement effarant de voir à quel point tous sont soit lobotomisés soit aux ordres de leur caste.
    Voyez-vous, madame, je n’aurai jamais imaginé une seule une fois dans ma vie, que, pour avoir des informations à peu près objectives, je devrais aller les chercher ailleurs que dans nos médias.
    Allez lire les comptes-rendus des médias officiels ou ceux de la réinfosphère, qu’ils soient chinois, russes, ukrainiens, syriens, américains, iraniens, etc. Partout est dénoncée la grande manipulation médiatiques des évènements qui secouent notre monde post-moderne.
    Je n’écoute, ne regarde, et ne lis le contenus de nos médias qu’afin de comparaison avec ceux d’ailleurs, à cause de la manière dont ils répandent des informations totalement orientées.
    Eh oui! Installés dans leur « quant à soi », ils ont oubliés qu’une partie de la population serait capable de recouper et de vérifier ce qu’ils disaient.
    Pour l’instant ils ont toujours refusé de se remettre en question. Or tant qu’ils ne reconnaissent pas le manque de pluralité de l’information, qui en démocratie est la raison de l’existence d’un service public, il n’y a plus de raison que la population paie.
    J’espère que vous serez très attentive pour suivre leurs agissements de campagne (cela a déjà commencé) afin de détourner l’attention sur le vrai sujet de cette votation, et au cas échéant ne pas appliquer le résultat de la votation. Car c’est désormais devenu une habitude en Suisse d’agir comme si une votation n’avait jamais eu lieu quant elle ne correspond pas aux attentes de l’Elite qui commande. N’en déplaise à Mme SS.
    Ils n’ont qu’à demander de l’argent à Mme Calmy-Rey et à la Fondation Soros. Cela aura au moins le mérite d’être enfin honnête!
    Elle qui a été capable de verser l’argent de nos impôts, en catimini, à la Fondation Clinton et pour sa campagne, elle doit bien avoir quelques deniers à leur consacrer!

    « Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. un peuple qui ne peut plus rien croire, ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. avec un tel peuple vous pouvez faire ce qu’il vous plaît. »
    Hannah Arendt
    C’est à cause de ce danger grave qui menace notre vieille démocratie, si bien décrit par Mme Arendt, que notre média public doit être sanctionné.

    Avec mes meilleurs salutations

  4. Posté par Antoine le

    A-t-on réellement besoin de la TSR ?
    Si c’est pour de la propagande d’état genre bobo bisounours, on n’en a pas besoin.
    Si c’est pour INFORMER objectivement, cela peut se comprendre, mais le coût est exagéré.
    Un budget de 1.6 milliards par an pour le genre d’émissions diffusés (niveau des chaussettes) …
    Il faut de toute façon réformer la TSR, je voterai OUI à no billag !
    J’écoute d’autres chaînes de radio ou de TV aussi bien sur Internet.
    Le  »politiquement correct » est à mettre à la poubelle. On a droit à de l’information NON MANIPULEE !

  5. Posté par Sam Fisher le

    Ok, gardez PaJu, Kucholl et Veillon, la sublime Nathalie Sbai, et virez tous les autres. Mamarbachi, Rochebin et Fisher en premier.

  6. Posté par Diane le

    Plutôt que de vouloir supprimer le service public, pourquoi ne pas plutôt demander des changements dans la ligne politique de la RTS ? Vous cherchez à jeter le bébé avec l’eau du bain. On pourrait pourtant imaginer un service public plus en phase avec les opinions de la population. Commencez par écrire plus souvent à vos média pour vous plaindre de leur ligne éditoriale, donnez des exemples, soyez des critiques constructifs au lieu de vouloir tout supprimer, sans savoir par quoi cette « table rase » pourra être remplacée.

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