NON au régime financier. Votation populaire du 4.3.2018

NON AU RÉGIME FINANCIER

 

Le 4 mars le peuple est appelé à se prononcer sur le régime financier de la Confédération. L’Etat central va demander au citoyen le droit de continuer à prélever l’impôt fédéral et la TVA. Aux yeux du monde il s’agit d’une curiosité qui intrigue, la Suisse est probablement le seul Etat de la planète qui est soumis à des dépenses obligatoires mais ne possède le droit de prélever des recettes que pour des périodes limitées.

Ce régime particulier provient de notre histoire et de nos principes de démocratie directe. En 1848, puis en 1874, il n’était guère question que la Confédération (l’Etat central) voit ses prérogatives s’étendrent, les cantons tenant à conserver jalousement leur droit de taxer. En 1874 le gros des recettes de la Confédération se limitait aux droits de péages et de douanes, et la suite chacun la connait, l’impôt de guerre mis en place « provisoirement » en 1915 deviendra en 1990 l’impôt fédéral direct après avoir subi rien moins que cinq  appellations différentes (impôt sur les bénéfices de guerre, contribution de crise, défense nationale). Entre la fin de la deuxième guerre mondiale et 1992 il y a eu pas moins de 8 tentatives pour essayer d’introduire « définitivement » une imposition fédérale directe dans la constitution, à chaque fois refusée par l’impossibilité en Suisse de trouver un consensus politique sur cette question. Les citoyens suisses se retrouvent donc en 2018 à devoir décider de prolonger jusqu’en 2035 le droit de l’Etat de prélever cet impôt fédéral et la TVA. Vont-ils permettre à l’Etat central de continuer à prélever ces taxes ?

Pour ma part c’est  NON. Je n’accorderai pas à l’Etat ce droit de pouvoir continuer à prélever ces impôts.

Il y a quelques années encore, ou  lorsque j’étais étudiant, vous m’auriez posé la question de ce renouvellement du droit de taxer pour l’Etat et je vous aurais regardé d’un œil circonspect. Sachant que les dépenses sont obligatoires pour ce même Etat j’aurais trouvé irresponsable de ne pas lui accorder les ressources nécessaires. Mais ça, c’était avant.

Aujourd’hui je considère que je vis dans une dictature. Il n’y a pas d’autres mots. Lorsque je vote comme 1.3 millions d’autres citoyens pour que notre souveraineté en matière migratoire nous soit restituée, pour que des contingents soient remis, et que la majorité du parlement et le Conseil fédéral refusent illégalement de l’appliquer alors je considère que je suis dans une dictature, ma voix que j’ai exprimée dans les urnes est non seulement confisquée, elle est étouffée, et il n’y a pas d’autres mots pour ça que la dictature. Les droits politiques sont bafoués, la constitution est bafouée, l’égalité des citoyens est bafouée, le pouvoir exercé de manière totalement arbitraire, le droit à l’information est bafoué, n’y manque plus que la répression.

Au fondement de notre Etat, à sa constitution en 1848, puis en 1874, le contrat politique était fondé sur un échange donnant-donnant entre l’Etat et le citoyen. Que l’Etat puisse obtenir le droit d’exiger que je lui donne une part de mon revenu est un acte grave et non naturel, c’est d’abord une atteinte à ma liberté de disposer de mes biens. On comprend ainsi que ce droit qui est donné à l’Etat est si important qu’il ne saurait être confié à un Etat illégitime ou, ce qui est la même chose, à un Etat qui est dirigé par un appareil politique illégitime.

En Suisse l’Etat est parfaitement légitime, nous le reconnaissons. Mais qu’en est-il de cette majorité politique qui dirige notre Etat et est actuellement au pouvoir ? Ces partis politiques qui la composent sont-ils légitimes ? Je veux dire ces partis (PLR-PDC-PS-VERTS) qui en décembre 2016 nous ont confisqué nos votes ?

De mon point de vue il est clair que ces politiciens qui ont confisqué nos votes, qui sont actuellement toujours en train de commettre le coup d’Etat et qui agissent contre notre constitution ne sont plus légitimes. Le coup d’Etat ne s’est pas terminé parce que l’on n’en parle pas, tant que l’illégalité continue le coup d’Etat continue et est en cours. Je ne reconnais plus à ces politiques le droit de prendre des décisions au sujet de l’argent que l’Etat encaisse.

A n’importe quel moment de l’histoire humaine, sous n’importe quel continent et sous n’importe quelle latitude, tout homme doué de raison répondrait NON à la question: Es-tu d’accord de continuer à financer un Etat qui est gouverné par des politiciens qui confisquent tes droits politiques et violent ta constitution ?

Ainsi, de la même manière que je refuse de continuer à financer une radio-télévision qui me désinforme, je refuse de confier l’argent de l’Etat à des politiciens qui violent notre constitution et nous confisquent notre destin.

Est-ce que c’est irresponsable ? Certainement pas. Le financement de l’Etat fédéral est assuré jusqu’en 2022.  Ce qui est irresponsable c’est de laisser une clique de parlementaires continuer de violer notre constitution, ce qui est irresponsable c’est de ne pas réagir alors qu’après nous avoir confisqué nos votes ils veulent nous priver de la crise politique qui devrait suivre leur acte de forfaiture.

Dire NON à la prolongation du régime financier est une chance absolument unique qui nous est donnée. Une chance de créer cette crise politique dont ils veulent nous priver.

Ne croyez pas que vous serez les premiers Suisses à dire non aux questions de régimes financiers de la Confédération, ne croyez pas que vous serez les premiers à défier l’Etat central parce que vous n’avez plus confiance dans la majorité politique qui est en place. Ne croyez pas non plus que votre liberté et vos droits politiques vous seront redonnés gratuitement dans vos assiettes.

La politique ce n’est pas un jeu où les plus malins doivent gagner, c’est une sphère de responsabilité dans laquelle les plus honnêtes doivent exiger le respect qui leur est dû. Ce sera NON tant que le vote du 9 février ne sera pas appliqué et tant que l’entier de nos droits politiques ne nous sera pas restitué.

Voter NON est un devoir pour tout souverainiste.

 

Michel Piccand, 24.2.2018

 

12 commentaires

  1. Posté par On se réveille! le

    Enfin un article qui parle du véritable enjeux de cette votation ! Texte parfait en effet !
    Ce qui n’est pas mentionné cependant est l’incroyable manipulation du peuple suisse par nos élus qui ont stratégiquement choisi d’accoupler cet objet fondamental au sujet de la structure de notre pays (et qui mériterais un véritable débat national) à une initiative symbolique, aux enjeux futiles, mais hautement émotionnelle.

    Ce qui à pour effet d’attirer toute l’attention médiatique et publique sur les 400.- de facture Billag par année au lieu du vrai débat sur l’équilibre des pouvoirs entre confédération et cantons et le modèle de taxation qui en découle.
    Rien ne pousse le CF à faire passer cette votation en mars 2018 alors que le financement est garanti jusqu’en 2021.

    Bref, ils ont déjà gagné de toute façon et ils s’en vantent ouvertement dans les journaux de la RTS (Ueli Maurer: « c’est super de ne pas avoir à se battre pour faire passer qqch… » « ce oui qui nous est promis… »).

    Ce qui va se passer le 4 mars est, en ce qui me concerne, l’arrêt de mort du processus démocratique en Suisse. Le pire c’est que les 2/3 de la population n’aura rien vu venir et retournera se coucher sans avoir compris le quart du début de l’entourloupe préparée par nos politiciens fédéraux (dont le financement même dépend des revenus de la confédération, donc qui sont les premiers intéressés par le maintien du statu quo fiscal fédéral…)

  2. Posté par OFF le

    Et cette modification a été concoctée, alors que les chiffres n’étaient pas encore tombés https://www.rts.ch/info/suisse/9334587-la-confederation-degage-un-excedent-de-2-8-milliards-de-francs-en-2017.html Les « pauvres » du C.F., ils craignaient ne plus avoir suffisamment de millions et de milliards à jeter par les fenêtres, en pâture aux Rohingyas ou pour les futurs rackets de l’Europe-U€RSS, pour la cohésion de ces pays un peu plus intelligents qui préfèrent la tentation du Brexit à l’invasion islamique. Et puis pourquoi le C.F., ne serait pas sur la même longueur d’onde que les ONG OXHAM ou MSF ou l’UNICEF, en organisant des bacchanales pour ses féministes exclusivement et toutes les anciennes recrues à la retraite ou retraître ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Bacchanales

  3. Posté par Christian Hofer le

    Merci Monsieur pour ce texte.

    A mon humble avis, ils ont modifié le nom de l’impôt de guerre car il témoignait de sa durée de vie réduite, et par conséquent de l’escroquerie qui en découlait en fixant cet impôt comme étant illimité dans le temps.

    Le premier élément pour manipuler la populace est de biaiser les mots en prenant un sens rassurant pour la bête populace.

    Observez donc l’expression de la «préférence indigène light» que les journalistes ont vendue pour faire croire aux Suisses qu’une certaine application du vote contre l’immigration de masse avait été respectée.
    https://www.letemps.ch/suisse/preference-indigene-light-eurocompatible

    Il en est de même avec l’«accord d’amitié» qui remplace fallacieusement le terme d’accord-cadre, emprisonnant ainsi la Suisse sous une tonne de merde cosmétique et si douce à attendre. Juncker ne s’est d’ailleurs pas trompé en ordonnant que l’expression coupable soit modifiée: « Le terme d’«accord-cadre» est horrible, il s’agit en fait «d’une sorte d’un traité d’amitié entre la Suisse et l’UE», a-t-il dit. »
    https://www.letemps.ch/suisse/suisse-lunion-europeenne-veulent-un-accord-damitie-debut-2018-deja

  4. Posté par Dominique Schwander le

    Nos élus de Berne oublient quels sont au service du peuple Souverain. Votons non pour le leur rappeler.

  5. Posté par Gubelmann le

    C’est incroyable de voir l’arrogance de traîtres de Berne. Vous savez ceux que le peuple ne choisi pas et qui sont placer par les partis politique avec des magouilles (encore). Je ne vois pas pourquoi je serais pour, alors qu’ils offrent pas millards nos sous à ds pays pas capable de gérer cet argent. Nous devons museler et apprendre au Conseil Fédéral que c’est encore le peuple qui dirige par les urnes ce pays. On trop de fois été trahi par ces mous qui vivent sur le dos du peuple pendant qu’ils ne le respectent de moins en moins. D’ailleurs pourquoi dois-je les respecter?
    Ils font de notre pays une poubelle pour l’Afrique et bientôt l’Asie, qui sont plus respectueux de notre pays.
    Votez NON!

  6. Posté par Antoine le

    J’ai déjà voté par correspondance : NON à la TVA et à l’IFD !
    Envoyons un message de désapprobation massif à l’attention du CF !

  7. Posté par Prof. Prout le

    Le NON au régime financier est la SEULE manière de faire comprendre à nos traitres de Berne que le peuple en a raz le bol de leur traitrise (non respect de la constitution notamment, ce qui est gravissime !). Que leur rôle est d’abord de défendre les intérêts du peuple suisse. Un NON est la seule manière (avant la violence physique) de leur faire comprendre cela. Malheureusement, je crains qu’une majorité de moutons, manipulés et contents de l’être, en fait qui ne comprennent rien à rien, ou ne veulent pas comprendre, votent de manière à faciliter à leurs bourreaux leur conduite à l’abattoir…

  8. Posté par Marcassin le

    Pendant des années l’Impôt Fédéral pour la Défense Nationale à été prélevé illégalement sans qu’aucun politicien ne s’en offusque.
    Nos dirigeants ne sont pas digne de confiance, ils trahissent le peuple, il faut leur couper les vivres. NON au financement de la destruction de notre héritage. Et évidemment OUI à NoBillag.

  9. Posté par bigjames le

    Ce texte ne peut que me conforter dans le choix de mon vote. Bravo.

  10. Posté par Maurice le

    Merci pour cet éclairage !
    Je résonne exactement comme vous : avant j’aurais voté oui avec la conscience que mon Etat, la Confédération, a besoin de cet argent ; maintenant, mon Etat n’est plus le mien, c’est celui des captateurs qui soumettent la Confédération à des instances européistes et le livrent à l’invasion immigrante. Alors, ce sera non.
    Mon seul regret est que ces non seront interprétés comme des non purement financiers et pas du tout politiques, sans oublier que si notre Etat fédéral manque d’argent, il ne se gênera pas de puiser dans la dette…

  11. Posté par JeanDa le

    C’est la première case dans laquelle j’ai soigneusement écrit NON lorsque j’ai reçu les documents de vote !
    En seconde position se trouve le grand OUI que j’ai mis dans la case NO-BILLAG, pour des raisons similaires.

  12. Posté par Prof. Prout le

    Bravo, texte parfait ! C’est exactement la raison pour laquelle j’ai d’ores et déjà voté NON à ce régime financier ! Il y a encore quelques années, cela aurait été hors de question. Mais le parlement + CF ont réalisé un coup d’état. Ils ne respectent absolument plus la constitution suisse : indépendance de l’état (àplatventrisme devant l’UERSS), votation immigration 9 février ignorée, loi concernant l’asile absolument pas respectée (droit d’invasion avec financement indécent des envahisseurs), droit à posséder des armes en voie d’être supprimé pour les citoyens honnêtes (pas les criminels), et j’en passe…
    OUI à NoBillag et NON au régime financier !

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