Un témoin sort de l’ombre dans l’affaire Légeret

Par Robert Habel, 03 mai 2018

Une habitante de Vevey, Gisèle Egli, 92 ans, révèle avoir croisé Ruth Légeret le 24 décembre 2005 à 17 h 10, à une heure où la justice vaudoise a décrété qu’elle était déjà morte. Ce témoignage capital pourrait innocenter François Légeret, 53 ans, qui se bat par ailleurs pour récupérer sa part de l’héritage de son père. Révélations.

C’est un témoignage simple et précis, un témoignage qui tient en quelques phrases mais qui relance l’enquête sur l’une des plus grandes énigmes de l’histoire du canton de Vaud: la mort inexpliquée de Ruth Légeret, 81 ans, retrouvée sans vie dans sa maison de Vevey avec son amie Marina Studer, 80 ans, ainsi que la disparition de Marie-José Légeret, 56 ans, la fille de Ruth. Un triple homicide, selon la justice vaudoise, qui aurait été commis le 24 décembre 2005 vers midi par François Légeret, le fils de Ruth, qui a été condamné pour ces faits à la prison à vie à deux reprises, le 28 juin 2008 et le 18 mars 2010.

Gisèle Egli est une dame distinguée et coquette qui a atteint le bel âge de 92 ans. Son défunt mari était le directeur de l’ex-banque SBS pour le Chablais; elle vit dans un bel appartement, à Vevey, dans un décor de meubles anciens et de tableaux. Très accueillante, aimable et bien dans sa tête, elle a accepté de nous livrer pour la première fois, publiquement et à visage découvert, le témoignage qu’elle a déjà confié par courrier, le 23 août 2017, à Eric Cottier, le procureur général vaudois qui avait soutenu l’accusation contre François Légeret.

«Deux femmes qui se tenaient par le bras»

«C’était le samedi 24 décembre 2005, explique-t-elle, j’avais aidé ma fille Anne-Dominique dans sa boutique de vêtements, à la rue du Centre. C’était la veille de Noël, elle venait de fermer à 17 heures, puisque c’était veille de fête, et je rentrais chez moi, à la rue des Chenevières. En marchant dans le parc de la Cour-au-Chantre, j’ai dépassé deux femmes qui se tenaient par le bras, serrées l’une contre l’autre. J’ai reconnu Madame Ruth Légeret que je connaissais bien, mais je n’ai pas vu qui était l’autre personne. Il faisait déjà nuit, c’était vers 17 h 10-17 h 15. Je lui ai dit: «Bonjour Madame Légeret.» Elle m’a répondu et j’ai continué mon chemin. Les deux femmes marchaient vers l’entrée du parking du Panorama, elles étaient à une vingtaine de mètres. Je pense qu’elles allaient reprendre leur voiture. Quand j’ai appris la mort de Madame Légeret, quinze jours plus tard, j’ai été très choquée.»

Si le témoignage de Gisèle Egli est si important, c’est qu’il fait voler en éclats le scénario de l’accusation contre François Légeret, âgé aujourd’hui de 53 ans. Selon le procureur Eric Cottier, en effet, le triple meurtre présumé ne peut avoir été commis que le samedi 24 décembre vers midi, car c’est le seul et unique moment, d’après les enquêteurs, où François Légeret aurait pu commettre le crime dont ils l’accusent. «Soit il les a tuées en fin de matinée, soit il ne les a pas tuées», a-t-il encore martelé en décembre dernier sur une chaîne télévisée française. [...]

source et article complet: http://www.illustre.ch/magazine/un-temoin-sort-de-lombre-dans-laffaire-legeret

aussi: https://www.youtube.com/watch?v=gpFlXPknZ2c&list=RDgpFlXPknZ2c&start_radio=1

 

8 commentaires

  1. Posté par Fournier le

    François Legeret est innocent ! Libérons François Legeret !

  2. Posté par Jacqueline le

    Je pense que m Cottier avait vraiment ses raisons et les indices étaient flagrants! Mais une erreur est toujours possible! Et puis pourquoi pas ce drame le 25?

  3. Posté par Weibo le

    Si elle a véritablement laissé croupir en prison un type qu’elle savait innocent, c’est elle qui doit être coffrée pour n’avoir rien dit ! Car les raisons qu’invoque cette bourgeoise « éduquée » pour justifier son silence sont parfaitement grotesques compte tenu de l’enjeu.
    Cela dit, il faut rappeler que les indices qui ont conduit F. L. à être déclaré coupable sont accablants !

  4. Posté par Anne le

    @ Heradote
    Cliquez sur le lien et lisez tout l’article. Les raisons pour lesquelles elle a attendu si longtemps sont très bien expliquées. Et la situation est révoltante mais ne m’étonne vraiment pas.

  5. Posté par Lucide le

    La « justice »vaudoise dans toute sa splendeur. Il fallait un coupable, ils l’ont eu, mais ça va être un énorme désaveu pour Cottier. Un des procès les plus scandaleux de ces dernières années.

  6. Posté par Diable le

    Oh, et ell n’a pas reconnu l’autre personne car il faisait déjà nuit. Un homme ou une femme ou la fille de Mme Légeret avec M. Légeret ? Il se promène avec sa sœur avant de la faire disparaître?

  7. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    @Heradote. L’article de l’Illustré (voir lien) répond très bien à votre légitime question. Le « juge » Cotier a, si ma mémoire net trompe pas, ouvré également dans l’affaire Ségalat. L’émission « Zone d’ombre » (TSR) à consacré un volet à cette affaire. J’y voit, dans le juge Cottier un homme attribuant valeur absolue à son intime conviction! Mais en arriver au point de négliger un pareil témoignage, relève de… la justice!

  8. Posté par Heradote le

    Pourquoi diable attendre 13 ans si elle est sûre ? C’est vrai qu’il se bat par ailleurs pour récupérer sa part de l’héritage de son père.

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